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lundi 11 avril 2011

Le service à la clientèle

Bon, bon, mesdames et messieurs, vous rappelez-vous une fois, cette petite caissière, ou femme de chambre, ou gars qui passe la mope, ou vendeur de souliers ? Probablement pas. Et si ce n'est pas le cas, c'est parce qu'ironiquement, il faisait bien son travail.

Pour avoir oeuvré, pendant plusieurs années au sein d'entreprises qui qualifient le service à la clientèle de priorité numéro un, il m'est arrivé d'observer, de disséquer et d'interpréter avec fougue et courage les quelques postulats qui colorent ce monde merveilleux.

Numéro un :
Plus un employé considère le service à la clientèle comme une priorité, plus il occupe une position qui lui évite d'être fréquemment en contact avec le client.

Numéro deux : 
Le client peut devenir le meilleur, comme le pire dans une journée. Malheureusement, le décompte émotif entre le bon client et le mauvais suit une règle injuste. Dans une journée-type de 20 points, un bon client vaut 0,5 point et un mauvais client vaut 5. Certains clients valent 20 points, ce sont ceux qui se pointent une minute avant la fermeture, qui demande un long service attentionné et exclusif, et qui t'engueule en payant la facture avec une carte-cadeau, un coupon de 75 cennes et une carte de débit qu'il faut frotter dans les cheveux, mettre du collant dessus et passer dans le lecteur à la vitesse exacte de 7,6 mètres à la seconde.

Numéro trois : 
Les meilleurs clients ont le sens de l'humour, car au moins, même s'ils partent à 5, il est possible de les faire redescendre à 0,5. Tandis que les clients de 0,5 sans sens de l'humour, peuvent grimper à 10 si on a l'idée suspecte de dire une horreur telle que : "Papier, plastique, ciseau"

Je sais qu'elle n'est pas drôle mais c'est une blague typique de service à la clientèle.

Numéro quatre : 
La majorité des gens s'offusquent si on ne les reconnait pas ou si on ne se rappelle pas leur commande. Car rappelez vous, chacun d'eux est spécial, unique, supérieur, suprême, divin, transcendant. Ça fait beaucoup de monde au paradis de l'unicité.

Numéro cinq : 
Les moments où vous commencez à vous plaire au travail sont les mêmes moments où on vous reprochera de trop vous plaire au travail, peu importe la qualité de votre travail. Un employé joyeux est un employé qui oublie qu'il est au service des autres.

Numéro 6 : 
Dans les pires clients, il y a une nette distinction des genres. Les femmes sont des fatigantes et elles sont particulièrement exigeantes. Ce sont elles qui passent des commandes telles que : Je prendrais un Big Mac sans laitue avec une tomate et la sauce à part, un café noir corsé avec du lait écrémé et les frites remplacées par une salade verte mais avec des graines de tournesol, sans vinaigrette mais avec des concombres. Souvent, elles seront également impatientes.

Du côté des hommes, il y a le gros colon orgueilleux, qui te diminue par ses remarques acerbes, en plus de passer un commentaire sur une partie de ton corps. Sinon, il parle fort et ses commentaires écorchent les immigrants, les BS, les séparatisses, les femmes, les artistes, les gays, etc.

Numéro 7 : 
Le client aide à faire passer la journée plus vite, sauf en l'absence de client, où l'arrivée d'un de ces individus devient une lourde charge pour un employé en mode de travail zen et solitaire.

Voilà pour ce petit article ! Je vous indique que je serai absente pour une semaine pour des raisons de retards très importants sur mes récoltes de vitamine D. Vous me dites : "Quelle est la différence avec ton absence de publications des derniers jours ?" Pis là chui bouchée.

2 commentaires:

  1. Tu as oublié un truc. 20 points pour les clients qui arrivent avec leurs 20 billets de loterie tout froissés qui ne passent pas dans la machine et qui t'achètent 40 nouveaux billets de loterie. Finalement, y'a tellement de gossage à la fin, parce qu'il y a un surplus de 5$ sur les billets gagnants, qu'ils t'achètent 2 grateux à 2$ et un billet de loterie à 1$. 30 minutes plus tard, la file d'attente est plus longue de 15 nouvelles personnes. Tu finis la journée en pleurant parce que tu as dû servir 15 clients en caliss parce qu'ils ont attendu 30 minutes dans la beurre à cause de l'ostic de tawouin qui s'achète et qui valide 63 billets de loterie par jour...

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  2. Faudrait pas oublier les moments où tu expliques calmement à un client que le règlement ou la politique du magasin ne te permet pas d'accéder à sa demande, bla bla bla... (i.e., tu fais ta JOB!) C'est toujours à ce moment là que ton boss arrive et dit: «Ben oui, monsieur, pas de problème, tout ce que vous voulez!» (détruisant du même coup tous tes arguments des 10 dernières minutes...)

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