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vendredi 18 février 2011

Surqualification et questionnements universitaires

On dit qu’il faut de 8 à 10 mois avant de se trouver un emploi dans son domaine lorsqu’on a terminé ses études. Ce chiffre est apparemment une moyenne : un futur ingénieur en aéronautique aura débuté son premier emploi avant même d’avoir obtenu son diplôme, gracieuseté des stages et autres rencontres organisées avec les futurs employeurs.

Mais qu’en est-il des étudiants en arts, en philosophie et en littérature ? Sont-ils ces éléments discordants qui font augmenter la moyenne ? Le marché de l’emploi est peu abordé dans ces programmes universitaires, si ce n’est que dans ces midi-conférences annoncées par email imprécisément titré (Rencontre avec M…..). Autrement, le monde du travail y  prend une teinte presque vulgaire. Le travailleur type, boîte à lunch en métal donne l’impression d’avoir opté pour la facilité au lieu de poursuivre les grandes abstractions de la pensée.

Il faut poursuivre ses passions, au plus loin que nous le désirons, mais à quel moment le fait de continuer à étudier devient-il une forme de procrastination ? Est-ce que poursuivre des études supérieures peut s’interpréter comme une dérivation sur notre air d’aller au lieu d’affronter la bête ? Cette question s’applique principalement pour ceux qui entreprennent des études en arts. Ce que la majorité des gens ne savent pas, c’est que la plupart des études en arts pourraient se décrire comme un apprentissage de l’analyse critique d’une forme d’art, dont la spécialisation croissante enlève tout attrait à la création : l’étudiant n’a plus envie de créer car la comparaison avec les œuvres pleines de sens de ses prédécesseurs lui donne un vertige terrifiant.

Un des grands problèmes des programmes de deuxième cycle en arts et sciences humaines est le manque de contingentement. Tous les étudiants ou presque sont admissibles avec même un discours de : « Si vous n’avez pas tout à fait les notes nécessaires, on peut quand même arranger un petit quelque chose. » Sur une cinquantaine d’étudiants de maîtrise, plus d’une vingtaine de doctorants et de post-doctorants, combien d’entre eux pourront réaliser leur rêve de création ou d’enseignement ? Et avec le manque de fonds des universités actuels, combien de postes d’enseignants seront disponibles si les postes actuels commencent déjà à être coupés ? La collision future avec le marché de l’emploi pourrait alors donner l’impression d’avoir été floué.

Mais cela n’implique pas que la bête est trop puissante pour être affrontée. Cependant, pour ce qui est des études supérieures, demandez-vous s’il est impératif et tout à fait nécessaire de vous lancer dans une telle entreprise ou si vous le faites par peur et/ou indécision. Et si vous êtes doués et passionnés, je vous souhaite la meilleure des chances, vous vous en sortirez très bien.

Des adultes affirmés (environ la cinquantaine, pour faire moins poétique) me disent que la mi-vingtaine est un âge formidable. Je leur réponds qu’il s’agit de l’âge le plus décisif et par le fait même, le plus stressant. Les années qui le précèdent servent à se préparer aux décisions que nous prendrons à ce moment et les années qui suivent en seront le résultat.

Mais n’ayez crainte, au final, on va tous très bien s’en sortir.


1 commentaire:

  1. C'est donc bien positif tout ça!
    Et comme disait quelqu'un, heureusement qu'il y a des diplômés en arts: ça en prend du monde pour encaisser les chèques de BS! :)

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