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samedi 30 octobre 2010

Thème Halloween II : Vampires, Sorcières et Maisons hantées

Juste à temps, voici la deuxième partie de cette frissonante thématique halloweenesque.

Nous négligeons ici le recours aux armes car les calamités suivantes n'en ont que faire de vos démonstrations de force. Votre intelligence devra céder sur vos instincts naturels tels que l'appât du gain et le combat sans merci afin de vous sortir indemne de ces situations.

Les vampires

Cette partie concerne principalement les gens beaux puisqu'il semble que seuls ces derniers peuvent espérer obtenir un délai de temps nécessaire à leur survie. Si vous êtes laids, soit les vampires ne vous remarqueront pas, soit ils vous dévoreront trop rapidement pour vous laissez le temps de réagir d'une quelconque façon. Donc, dans l'hypothèse où vous êtes, disons, de belle apparence, voici quelques conseils :

- Ne sortez que durant le jour. Les "vrais" vampires brûlent au Soleil, la vie diurne reste le meilleur moyen de ne pas en rencontrer. Si vous croisez un vampire qui se déplace en plein jour, il est probablement vierge et végétarien, ce qui ne constitue aucune menace en soi. Si vous êtes sous son charme, rappelez-vous qu'il préfère attendre le mariage avant d'avoir des relations sexuelles, cela devrait refroidir vos ardeurs.

- En cas d'attaque, rappelez vous qu'un vampire a vécu plusieurs siècles, il est à la recherche de sensations fortes. S'il sent que vous vous débattez ou que vous avez peur de lui, il en tirera un certain plaisir. Le meilleur moyen pour qu'il se détourne de vous consiste à agir comme une personne tout à fait blasé. Lorsqu'il s'approche de vous, dites-lui :" Ah ! Pas encore." Dénudez votre cou et dites : "Fais ça vite." Ça devrait le refroidir.

- Il est plus rapide que vous, le meilleur moyen de s'en sauver consiste à garder sur vous une poche de sang destinée à la transfusion. Vous la jetez sur le vampire, cela devrait le distraire assez longtemps pour que vous puissiez vous réfugiez dans une maison.

- Ne l'invitez pas à entrer chez vous. Jamais.

- Ne sortez pas avec un vampire. Cela vous évitera d'avoir à rencontrer ses amis, sa famille et ses collègues vampires qui ne vous aiment pas assez pour se contrôler. De toutes manières, un vampire est un être manipulateur qui mettra votre vie en danger pour quelques instants de bonheur charnel.

Les sorcières

Deux conseils pour éviter les sortilèges destinés à vous nuire :
- Ne vous moquez pas des femmes qui ressemblent en tous points à des sorcières. Elles en sont probablement une et leur vengeance seront terribles. Ne croyez pas que la loi numéro 1 du wicca (ce que tu fais, tu le recevras trois fois...) vous sortira de ce mauvais. Les vrais sorcières n'en ont que faire, car Satan, au cours d'un sacrifice, leur a dit de faire souffrir les humains. Vous ne serez qu'un élément déclencheur d'une fatwa anti-humanoïdes.

- Payer complétement les services d'une diseuse de bonne aventure et ce, en argent comptant, sans vous moquez de ses verrues. Je me suis moqué une fois de celles de ta mère, elle n'a pas aimé.

Les maisons hantées

Très simple :
- Si une maison vous semble hantée, abandonnée, couverte de mousse et de toiles d'araignées, n'y allez pas.

- Si un oncle que vous ne connaissez pas vous lègue sa fortune en échange d'une nuit dans un manoir, n'y allez pas. C'est une arnaque, personne ne vous veut du bien dans ce monde horrible.

Bon Halloween !!!! Mouahahahahhaha !

lundi 25 octobre 2010

Le stade "fucking"

Pour atténuer quelque peu le Guide du Québec à l'usage des Français, j'aimerais aborder un aspect un brin loufoque du Québécois en exil dans un territoire anglo-canadien. Au cours de ce que l'on appelle : "Le processus d'immersion", le Québécois passera par plusieurs stades avant d'atteindre ce nirvana linguistique qu'est le bilinguisme.

1- La peur

Ce stade survient généralement dans un dépanneur ou dans une cantine d'aéroport. Dès le traditionnel "Hello" émis par le caissier (ou la caissière, ou tout simplement clerk, ça évite toute discrimination), le Québécois arborera un air ahuri, un regard fuyant et laissera passer trois secondes avant de s'exprimer dans le pire anglais qui soit.

Exemple de phrase typique de ce stade :
- " I want a... chose là heu... gas."

2- La paranoïa discriminatoire

Ce stade survient lorsque le Québécois ne parle pas assez bien anglais pour être compris immédiatement. Il sera cependant persuadé que si les Anglos ne le comprennent pas, c'est parce qu'ils détestent les Québécois. Pour quelques semaines, il aura alors une excuse parfaite pour ne pas s'intégrer.

Exemple de phrase typique de ce stade :
-"Pourquoi il ne se force pas, lui, pour parler anglais."

3- Le stade "alcool"

La crainte et le sentiment d'exclusion du début sont disparus, surtout lorsque le Québécois se rend compte qu'il n'a pas l'apanage de la consommation abusive de boissons alcoolisées. Après quelques soirées bien arrosées au sein de la communauté anglophone, voilà que le Québécois est persuadé de posséder un excellent anglais, mais qui ne se manifeste qu'en état d'ébriété. Ce stade se remarque également par des déclarations d'amour envers les anglophones, mettant l'accent sur les ressemblances entre les deux solitudes.

Exemple type :
-"In fact... we love you en maudit."

4- Le stade "fucking"

Le Québécois a maintenant un travail. Une routine salutaire s'est progressivement installée dans sa vie. Il peut maintenant s'exprimer en courtes phrases simples. Le vocabulaire est cependant restreint, c'est pourquoi le Québécois recoure alors aux mots "fuck" et "fucking", qu'il parsèmera généreusement dans toutes ses phrases. Ces mots servent à accorder un délai temporel afin de trouver le mot suivant.

Les applications linguistiques des dérivés du mot "fuck" sont utilisées de façon erronée par le Québécois. Premièrement, leur utilisation est trop fréquente et survient dans des contextes inappropriés pour être socialement acceptable. Deuxièmement, il les utilise parfois comme des comparatifs, ce qui leur confère un sens nul. Exemple : "He's cool like fuck." (Ne riez pas, je l'ai déjà entendu... et peut-être même utilisé...damn !)

Après avoir traversé tous ces stades, le Québécois est alors prêt à franchir la barrière poétique du bilinguisme. Il rêvera en anglais, perdra progressivement son accent québécois lorsqu'il s'exprimera et oubliera le genre des mots. Le retour à la mère patrie se chargera de la rééducation de notre Québécois. Pendant quelques semaines, le texan et l'accent du Lac se côtoieront dans une envolée mélodique digne des grands opéras de ce monde. Puis il se remettra à sacrer. Ce retour langagier se manifeste toujours en hiver, étrangement.

Say "Hi" to your mother !

Annonce weird !!



Utilisation abusive d'enfants dans une publicité.

vendredi 22 octobre 2010

Thème Halloween : Comment survivre à une attaque de...

Un sinistre vent balaie les dernières feuilles de l'automne et déjà cette froide morbidité s'empare de vous. Que nenni ! Voilà exactement l'état d'esprit qu'attendent ces créatures de la nuit qui surgiront d'ici quelques jours pour étendre, le temps d'une nuit, l'empire du mal sur cette Terre. Mais n'ayez crainte, j'ai recueilli quelques informations auprès des spécialistes de la question et j'aimerais me servir de cette tribune pour les partager avec vous. Dans cette première partie, j'aborderai les diverses créatures maléfiques qui agissent par contagion :

Les zombies

Fléau apocalyptique, les zombies se répandent et se multiplient rapidement sur une grande étendue géographique. Les premières manifestations se produisent peu de temps après l'annonce de la découverte d'un nouveau médicament en vue de guérir une maladie courante, tel que le cancer ou la grippe. Pour cette raison, j'ai passé toute la crise de la H1N1 enfermée dans mon sous-sol, métamorphosé en parcours à obstacles tranchants pour l'occasion.

L'on devient zombie par :

- Morsure
- Contact sanguin et salivaire (Peut-être sexuel aussi, donc ne croyez pas vous en tirer si vous n'embrassez pas le zombie)
- Naissance d'une mère zombie
- Participation à un vidéoclip de Michael Jackson

Il est aisé de reconnaître un zombie. Leur peau est pâle, leurs yeux sont vitreux avec prédominance du rouge et du noir, leurs vêtements sont en loques et leur démarche est incertaine.
* NB. Ne pas confondre avec les habitants de la Ville de Québec le jour de la célébration de la Saint-Jean-Baptiste. Les deux se dirigeront vers vous les bras tendus, mais l'un veut vous dévorer, l'autre veut un câlin.

Les zombies attaquent généralement les villes où les habitants possèdent un arsenal complet d'armes à feu, c'est pourquoi il y a peu d'attaques repertoriés au Canada. Toutefois, en cas d'attaques, il est recommandé de posséder les articles suivants :
- Une tronçoneuse : efficace mais fermer la bouche en l'utilisant
- Des armes à feu de toutes sortes : Ils ne mouront pas, mais ralentiront le pas
- Une torche : Les zombies sont inflammables
- Un chasse-neige : Pour vos déplacements

Pour la suite, trouvez vous un refuge. Les plus efficaces sont les centres commerciaux et les aéroports. Attendez plusieurs jours, jusqu'à ce que les zombies soient tous morts de famine.

Les loups-garous

Tout d'abord, assurez vous que vous ne vivez pas dans un village reculé dans lequel tous les habitants portent des habits du 17e au 19e siècle. Si ce n'est pas le cas, vous venez de diminuer sensiblement vos risques d'être frappé d'une attaque de lycanthropes.

Deuxièment, pour les dames, ne vous approchez pas des garçons musclés et bronzés qui se promènent torse nu.

Évitez également les bars clandestins, les raves et les tavernes de motards. Ce sont des lieux de prédilection pour les loups-garous.

Finalement, les soirs de pleine lune, portez des vêtements en argent et munissez vous de fusils et d'arbalètes.

On devient loup-garou par :
- Morsure
- Hérédité

Je n'ai pas inclus les vampires dans cette première partie car le texte est déjà très long mais aussi parce que la transformation en vampire est plus complexe et demande un certain cérémonial.

Bonne chance pour cette partie, prenez soin de vos mères !

lundi 18 octobre 2010

Message à l'intention des lecteurs

Chers lecteurs,
                          tout d'abord, j'aimerais vous déclarer mon amour inconditionnel. Check.

Je m'attendais au mieux à 20 visites et ce simple petit blogue dépasse mes espérances.

Je vous invite à laisser des commentaires, des suggestions et à soumettre vos propres observations. Les suggestions sur la mise en page et le graphisme devraient cependant être accompagnées d'un mode d'emploi ou d'un long texte explicatif. Dites vous qu'en général, mes compétences informatiques se résument à frapper l'ordinateur lorsqu'il gèle.

N'hésitez pas non plus à me soumettre des idées de sujets afin de m'inspirer.

Bien à vous (et à vos m...) !

mardi 12 octobre 2010

Le surdesign

Certains d'entre vous reconnaîtreront cet article pour l'avoir déjà entrevu dans un forum scolaire. Mais ce sujet ne semble pas vieillir par les temps qui courent. Donc, pour le plaisir général (en espérant le susciter, sinon, je le laisse entre vos mains, insérer une blague salace ici) :

Le surdesign

Telle une épidémie d'H1N1 (à laquelle votre obligée a survécu), le surdesign a envahi  nos espaces résidentiels et commerciaux. Son activité est toutefois plus importante dans les habitations de la classe moyenne élevée et de la classe bourgeoise, ainsi que dans les entreprises funéraires. Le surdesign se remarque par une diminution sensible du portefeuille et d'une augmentation substancielle du taux d'endettement. Ce fléau est également responsable de l'insomnie matinale de milliers de voisinage, surtout à la fin du printemps et au début de l'été. 
On remarque le syndrome du surdesign lorsqu'un intérieur semble inhabité, provoquant ainsi un sentiment d'étrangeté ressenti par l'individu qui se trouve dans sa propre maison. Cet état engendre des épisodes de stress dans lesquels l'individu ne peut s'affaler sur un divan ou déplacer les coussins. Sa maladie s'aggrave lorsqu'il s'éloigne du monde extérieur en étant le seul à pouvoir comprendre le fonctionnement de ses électroménagers et de ses ustensiles de cuisine.

La thérapie peut être individuelle ou en groupe. Les gens affectés seront progressivement soumis à la vue de nains de jardin, de flamants roses et de recouvre-bol de toilette en serviette. Par la suite, ils seront encouragés à organiser leurs documents, leurs livres et leurs vêtements en piles instables. Avec le temps, les gens atteints de surdesign apprendront à composer avec des signes de présence humaine dans une maison.

Pour éviter d'être soi-même atteint de surdesign, il est recommandé de ne pas écouter d'émissions de télévision telles que : Décore ta vie, Méchant Changement ! ou Manon, tu m'inspires. Ces programmes montrent une image embellie de la rénovation, excluant les jurons, le manque d'espace et la pizza saupoudrée de plâtre. Évitez également les abonnements à Décoration chez-soi, sauf si vous désirez former une pile de magazines, ce qui est tout à fait légitime !

Refusez des matériaux tels que l'inox, le bambou et le granit. Restez fidèles à de grands classiques tels que la mélanine, le poil long et le macramé. De plus, ces éléments retiennent les odeurs qui s'échappent de votre cuisine, de votre foyer à bois et des êtres humains.

Investissez votre décor tout comme vos mères ont investi le mien !

jeudi 7 octobre 2010

3e partie : Guide des colloques à l'usage du débutant

N'ayez crainte, public en délire, la troisième partie du guide vous est livré aujourd'hui.

4- Le conférencier

Voilà une position dangereuse au sein du colloque. En choisissant de présenter une communication devant un ensemble de spectateurs d'une neutralité désarmante, vous serez scruté, analysé et dans le pire des cas, ridiculisé. Il vous faut donc préparer un plan d'attaque digne des meilleurs stratèges :

Étape 1 : Construisez votre forteresse

Entourez-vous de divers objets qui vous permettront à la fois d'amortir votre stress et de dévier  l'attenttion des spectateurs. Oubliez les évidences tels que la machine au mouivement perpétuel ou le singe qui joue des cymbales, soyez subtils :

- Conservez toujours un crayon dans votre main. En plus de donner une importance accrue à vos propos en créant l'illusion d'un index super long, cet outil déconcentrera votre auditoire si vous l'utilisez pour battre la mesure de vos propos, le mettre dans votre bouche ou vous gratter le dessus de la tête. Dans le cas possible où votre communication agit tel un somnifère sur l'auditoire, vous pourrez toujours vous en servir pour frapper votre lutrin, créant un effet de surprise.

- Exigez un verre d'eau. Les moments où vous le porterez à votre bouche et le remplirez sont autant de précieuses minutes qui vous évitent de parler et/ou de chercher vos propos.

- Préparez un Powerpoint ou un fascicule. Ces deux outils ont tous deux l'avantage de provoquer une rêvasserie presque instantanée chez le spectateur. Pour cette raison, privilégiez les images au texte, ce qui vous évitera également l'embarras immense causé par les fautes d'orthographe. Cependant, dans le cas où vous devrez y insérer du texte, assurez-vous qu'il comprenne les éléments suivants :
  1. Au moins un mot en italique. Cet élément rajoute une pointe d'humour et vous permet d'utiliser les langues étrangères et les registres de langue familier ou ordurier.
  2. L'expression : et/ou.
  3. Les noms des auteurs qu'il est gênant de prononcer.
- Évitez de tenir des feuilles brochées dans vos mains. Cet élément crée une trop grande conscience du temps chez le spectateur qui remarque les feuilles lues et celles qui restent à lire.

Étape 2 : Attaquer

Le plan d'attaque que je vous propose est très simple : il s'agit d'éviter une période de questions qui mettrait votre crédibilité en péril. La dernière chose que vous souhaitez est cette horrible sensation semblable à celle que l'on ressent dans les rêves où l'on est tout nu à l'école. Voici une méthode qui pour l'avoir observé, a fait ses preuves :

- Remerciez. Cette étape vous prendra quelques minutes. Vous donnerez ainsi l'image d'une personne humble, qui reconnait le grand travail de ses prédécesseurs, en plus de vous attirer la sympathie de votre public. Commencez toujours par les organisateurs et n'oubliez pas la personne qui vous a servi le café, vous montrerez que malgré votre grand savoir, vous demeurez une personne accessible.

- Vulgarisez. Je sais que cela peut sembler contraire à tout ce qui vous a été présenté jusqu'ici, mais sachez que malgré la croyance populaire, la majorité des universitaires aiment les communications qui vont droit au but et qui présentent une idée générale du sujet de votre recherche.  Restez en surface et parlez avec entrain. Agrémentez votre communication par de nombreux exemples du quotidien, évitez toutefois la culture populaire, les références ne sont pas les mêmes pour tous.

En utilisant cette stratégie, le binoclard qui se risquerait à vous poser une question pointue sur votre sujet perdra d'emblée la sympathie du public, ravi, pour une fois, d'avoir compris l'intégralité d'une conférence. À la question précise qui vous sera posée, votre meilleure réponse sera :
- J'ai bien étudié cet aspect, mais j'ai préféré ne pas l'aborder en détails puisque je désirais présenter une idée générale de mon sujet et que de toutes façons, le temps alloué ne m'aurait pas permis de le faire.

Garder toujours la carte du temps alloué dans votre manche, prête à vous secourir en tout temps. Il s'agit de votre meilleure alliée.

Conclusion

Servez vous judicieusement des connaissances acquises dans ce petit guide. La parution d'un nouveau chapitre (Comment charmer vos collègues lors des conversations hors-conférences d'un colloque) devrait paraître sous peu.

Bien à vous (et à vos mères) !

dimanche 3 octobre 2010

How to fake a six pack (Re: How to Fake Abs). *SARCASM*

2e partie : Guide des colloques à l'usage du débutant

Troisième partie : Être spectateur

Maintenant que vous êtes parés et caféinés, vous entrez dans un monde secret gouverné par une poignée d'initiés. À la première conférence, la douce brise de convivialité timide s'est éteinte. Désormais, vous devez vous concentrer sur trois choses :

1- Éviter tous bruits corporels

Sitôt assis sur votre chaise, vous commencez à regretter amèrement les cafés que vous avez engloutis. La peau de votre estomac se dilate, vous donnant l'allure horrible d'un texan sur le point d'accoucher d'un extra-terrestre (cliché). Il est hors de question de détacher le premier bouton de votre pantalon, un tel appel à la lubricité n'est pas le bienvenu. Demeurez assis et tentez de modifier vos grimaces de douleur en expression de concentration intense.

La suite est beaucoup plus difficile. Par bonheur, vous sentirez votre ventre dégonfler, mais ce relâchement s'accompagne d'un bruit semblable au démarrage d'une connexion internet de 1997. Restez impassible, et masquez le bruit en tournant les pages de votre calepin. Rassurez-vous, personne ne vous en reparlera. Aborder ce sujet prouverait par le fait même qu'une chose aussi tangible qu'un bruit de digestion puisse déconcentrer l'auditoire, ce qui est impossible... officiellement.

Dans le même ordre d'idées, évitez tous bruits de mastication, de craquage de doigts et de reniflements. Cependant, cette consigne ne s'applique pas aux conférenciers, ni aux présidents d'assemblés, puisque ce sont des moyens classiques pour attirer l'attention du spectateur.

2- Combattez l'ennui

Toutes les conférences ne vous apporteront pas une nourriture intellectuelle amusante. Si l'ennui vous prend, il vous faudra alors feindre l'intérêt. Voici quelques petits conseils qui ont fait leurs preuves :

- Ne sous-estimez pas l'importance du calepin. Ce merveilleux petit outil peut vous servir à dessiner le château de vos rêves, faire votre budget, écrire une lettre d'amour ou encore ériger les plans d'un vaisseau spatial en forme d'oeuf. Les possibilités sont infinies.

- Faites des paris avec vos collègues (choisissez-en un que vous ne cherchez pas à impressionner !). Par exemple, pariez 1$ que le mot "dichotomie" sera prononcé d'ici 15 minutes, 10 $ si votre collègue pose une question comprenant le mot "gonorrhée". Évitez de rire, parce que tsé, c'est pas la place !

- Observez les tics des conférenciers. Voir la section précédente.

3- Posez les bonnes questions

Vous voulez impressionner les érudits présents par votre capacité à humilier publiquement un conférencier ? N'ayez craindre, cela s'avère très facile à réaliser, il vous suffit de suivre le modèle ci-dessous :

-Longue introduction qui déballe toutes vos connaissances sur des éléments plus ou moins éloignés au sujet de la conférence. Ex : Si la conférence parle des chênes canadiens, vous pouvez parler des frênes canadiens, des forêts canadiennes, des chênes américains, de la symbolique du chêne, de la ressemblance entre le mot chêne et le mot chaîne, etc.

suivie de :

-"Votre recherche tient-elle compte de ces divers éléments ?"

Ça fonctionne à tous coups. N'oubliez pas votre accent international.

Voilà pour cette deuxième partie, la troisième et dernière section portera sur le rôle du conférencier.
Saluez vos mères pour moi.

vendredi 1 octobre 2010

Petit guide du colloque à l'usage du débutant

Ceux qui font actuellement une maîtrise ou un doctorat devront, un jour, se soumettre à ce mutuel cérémonial d'auto-congratulations que sont les colloques universitaires. J'aimerais fournir ci-joint un petit guide pour éviter que vos premières expériences se soldent par une humiliation totale devant un binoclard asthmatique au toupet hipster.

Voici donc la première partie de ce sujet qui devrait s'étendre pendant plusieurs petits messages, ma gang de chanceux ! :

La construction de soi au milieu d'utilisateurs d'unités lexicales
 au nombre de syllabes supérieur à la racine carrée de soixante-et-un
ou
Comment survivre aux colloques universitaires

Que ce titre vous prépare à la dangereuse réalité des colloques universitaires ou la complexité de la parlure est reine !

Première partie : Quel est le but d'un colloque ?

But officiel : Présenter l'état de ses recherches à une vaste communauté d'intellectuels, permettant ainsi de renforcer son réseau social, le tout dans un contexte sympathique.

But officieux : Présenter l'état de ses recherches, de la façon la moins claire possible, pour ensuite répondre à des questions précédées d'obscures préambules. Le tout résulte alors en un duel entre le conférencier et le spectateur-questionneur, observé par une communauté d'intellectuels à l'expression neutre. Après avoir tenté de comprendre les questions et de conserver une pointe de confiance en soi, le conférencier sera applaudi poliment par quelques personnes. Le reste du colloque sera agrémenté de poignées de mains plus ou moins fermes, de timides réflexions sur l'état de ce monde et de quantités astronomiques de café tiède, mais gratuit.

Deuxième partie : La préparation.

Je ne vous dirai pas comment vous préparer en vue de votre conférence, il n'en tient qu'à vous de vous assurer de la qualité du contenu que vous allez présenter. Néanmoins, dans ce monde cruel qui n'a aucune pitié, un bon contenu se doit d'être bien apprêté. Le futur participant à un colloque universitaire se doit d'apporter une attention toute particulière aux points suivants :

1- L'habillement

Il est de bon ton d'arborer des vêtement aux couleurs foncées. Le brun, le noir, le gris et le bleu marine sont de mise. N'oubliez pas qu'en tant qu'intellectuel, vous n'êtes pas censé posséder la capacité d'agencer les couleurs. De plus, porter des vêtements ou des accessoires de couleurs voyantes pourraient donner l'impression que vous êtes heureux et bien dans votre peau. Ne donnez pas l'impression contradictoire que vous pouvez vous adonnez à la joie alors que de profondes questions existentielles vous taraudent constamment ! Pour cette raison, il est avisé d'arborer des cernes profonds sous vos yeux et une peau sans éclat, puisqu'évidemment, vous ne dormez pas et mangez mal. Dans le même ordre d'idée, n'oubliez pas d'afficher une maigreur ascétique digne de Lord Byron.

En tant que jeunes chercheurs, vous ne devez montrer aucun sens du style ou de la mode. Les hommes porteront des vêtements classiques, tels que des vestons et des gilet sans manches, mais dont la coupe est légérement trop grande pour avantager réellement la silhouette. Les femmes pourront suivre les guides : Comment vous habiller selon l'occasion ! et Comment vous habiller selon votre silhouette ! que l'on trouve dans tout bon magazine ou webzine féminin. Cependant, les conseils fournis par le deuxième guide devront être appliqués à l'inverse. Il n'est pas question de vous avantager. Rappelez-vous qu'une belle femme intelligente est un non-sens et que si jamais une telle créature existait, l'univers imploserait dans un pouf assourdissant.

2- La gestuelle

Pensez à adopter un tic quelconque qui dévierait l'attention des spectateurs, diminuant ainsi le nombre de questions qui pourraient vous être posées. La palme revient à tous les gestes entourant le front et le dessus de la tête, puisqu'il s'agit du siège de votre pensée. 

3 - Le vocabulaire

Il est maintenant temps de faire entendre ce magnifique accent international que vous avez pratiqué pendant des heures. Il vous faut éviter toute possibilité de traçabilité par l'accent qui pourrait donner lieu à des instants de familiarité de très mauvais goût.

Atténuez toutes fluctuations de votre voix. Conservez cette douce neutralité qui vous permet de changer d'opinion selon votre interlocuteur sans attiser les soupçons.

Enrichissez votre vocabulaire de :
- Évidemment.
- J'allais dire la même chose.
- J'y pensais justement.
- C'est le mot juste.

Ces phrases vous seront très utiles en toutes circonstances. Surtout lors des conversations hors-conférences.

Ceci termine donc cette première partie. La suite suivra sous peu.
Mes salutations à votre très charmante mère !